Revolut s'installe à Paris pour séduire les utilisateurs français

La néobanque britannique Revolut vient d'annoncer l'ouverture d'un siège à Paris. Objectifs : asseoir sa présence dans l'Hexagone, obtenir une licence bancaire française, et devenir un acteur incontournable de la finance européenne.
C'est au cœur du château de Versailles, dans le cadre du sommet Choose qui se tient ce lundi 19 mai 2025, que Revolut a dévoilé son plan d'envergure pour l'Hexagone. Déjà présente dans 30 pays européens, la néobanque britannique a choisi Paris pour installer son nouveau quartier général d'Europe de l'Ouest. Elle y investira plus d'un milliard d'euros sur trois ans, un engagement inédit dans le secteur financier français depuis plus d'une décennie. Une décision qui renforce la dynamique insufflée par Emmanuel Macron, qui vise à faire de la un terreau fertile pour les investissements étrangers, notamment autour des nouvelles technologies.
Revolut : une couverture européenne
Avec plus de 5 millions d'utilisateurs dans l'Hexagone, la représente déjà le plus grand marché de Revolut dans l'Union européenne. La fintech, fondée en 2015 à Londres, connaît une croissance fulgurante dans l'Hexagone, avec près de 1,6 million de nouveaux clients rien qu'en 2024. Ce dynamisme n'a rien d'anodin : en choisissant d'implanter son siège parisien, Revolut entend piloter ses activités en Europe occidentale, de l'Allemagne à l'Italie, tout en maintenant son ancrage en Lituanie pour les pays de l'Est.
Au-delà de l'image, cette implantation vise un objectif stratégique majeur : obtenir une licence bancaire française. Ce précieux sésame permettrait à Revolut de proposer des produits d'épargne réglementés, comme le Livret A ou le Plan d'Épargne en Actions (PEA), aujourd'hui inaccessibles aux clients de la fintech. Il s'agirait d'une avancée décisive pour séduire des Français encore réticents à domicilier leur salaire chez une banque 100 % mobile. L'agrément rassurerait également les épargnants sur la solidité de l'établissement, en le plaçant sous le contrôle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (AR) : c'est une véritable garantie contre la perte de fonds, notamment en cas de difficultés ou de liquidation de l'établissement financier (voir notre article).
Revolut : un agreement précieux et rassurant
Les avantages pour les clients français sont nombreux. Avec cette licence, Revolut pourrait élargir son offre à des produits jusque-là réservés aux banques traditionnelles : crédit immobilier, autorisation de découvert, voire solutions de financement pour les entreprises. Une diversification qui s'accompagne d'un effort massif de recrutement : plus de 200 nouveaux postes sont prévus en , dans des fonctions variées allant de la conformité au marketing, en ant par le développement de produits.
L'ambition affichée est claire : devenir le premier groupe bancaire européen. Pour y parvenir, Revolut mise sur un modèle bicéphale innovant, avec un siège en Lituanie pour l'Est et un à Paris pour l'Ouest. Une organisation qui devrait permettre à la néobanque de mieux répondre aux exigences locales, tout en profitant du cadre réglementaire français, l'un des plus protecteurs d'Europe pour les épargnants. La confiance des utilisateurs repose aussi sur la solidité financière de l'entreprise, qui a doublé ses bénéfices en 2024 pour atteindre 934 millions d'euros, avec des revenus en hausse de 72 %.
Ce virage stratégique s'inscrit dans un contexte de forte concurrence sur le marché français. Face à des acteurs historiques comme BoursoBank, Revolut devra convaincre avec des produits solides, une expérience utilisateur sans faille et des services adaptés aux usages numériques. Mais avec ses 55 millions de clients dans le monde et des ambitions claires pour atteindre les 100 millions, la néobanque affiche ses intentions : convertir un maximum de consommateurs aux principes de ces nouvelles banques et transformer durablement le paysage bancaire européen.