Les propriétaires de ces voitures risquent un gros problème mécanique qui va leur coûter très cher

Après le scandale du PureTech de Stellantis, un autre constructeur suscite la colère des automobilistes. De nombreux propriétaires de véhicules rapportent des casses de moteur, avec des factures pouvant déer les 10 000 euros.
Depuis quelques mois, les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés. De nombreux automobilistes se plaignent de casses subites du moteur de leur véhicule : un problème mécanique majeur qui débouche sur une réparation particulièrement coûteuse. Et qui rappelle une affaire récente, et pas encore complètement réglée : le sandale du fameux moteur 1.2 PureTech de Stellantis. Sauf que cette fois, il s'agit d'une autre marque très populaire : Ford. Le constructeur américain semble en effet frappé par un mal similaire avec son moteur EcoBoost qui casse prématurément, sans prévenir..
Le parallèle avec le problème de Stellantis est de plus en plus évident. Comme Peugeot, Citroën ou Opel à l'époque, Ford a fait le choix pour son moteur ECoBoost d'une courroie de distribution dite "immergée", qui baigne dans l'huile moteur : une technique censée limiter les frottements et allonger la durée de vie du moteur. En théorie, du moins. Car en pratique, cette solution semble poser les mêmes problèmes : la courroie se désagrège prématurément, et ses résidus bouchent les canaux d'huile, entraînant une casse moteur brutale.
Les témoignages sur les forums et les groupes Facebook créés pour l'occasion sont édifiants : Anthony et Adélaïde ont vu leur Ford Focus s'arrêter net à 80 000 km, pour une facture de 10 936 €. Romain, lui, n'avait parcouru que 44 000 km avec sa Fiesta lorsqu'il s'est retrouvé en panne complète, au beau milieu de la nuit. Coût de la réparation : 9 000 euros. Dans les deux cas, les entretiens étaient à jour. Mais Ford, pour l'instant, refuse de reconnaître un défaut généralisé.

Et le problème ne se limite pas au moteur EcoBoost 1.0, le petit trois-cylindres essence. Le modèle 2.0 EcoBlue, monté notamment sur les Ford Transit et les camping-cars, est aussi sous le feu des critiques. Là encore, une courroie de distribution immergée qui se dégrade plus vite que prévu, des préconisations de remplacement modifiées en cours de route, et des conducteurs qui se retrouvent avec des moteurs à changer pour plus de 10 000 €. Pour beaucoup, la nouvelle périodicité (ée de 240 000 à 160 000 km) est arrivée trop tard.
Focus, Fiesta, Puma, C-Max, Mondeo ou EcoSport : le moteur 1.0 EcoBoost équipe de très nombreux modèles vendus en depuis plus de dix ans. Même constat pour le 2.0 EcoBlue, très utilisé sur les utilitaires de la marque. Et si la diffusion de ces motorisations reste inférieure à celle du PureTech de Stellantis, le nombre de cas documentés inquiète. Sur Facebook, le groupe "Les Indignés de Ford" rassemble déjà plus de 7 000 membres. Une pétition a même franchi le cap des 8 000 signatures, appelant Ford à reconnaître sa responsabilité.
Du côté de Ford, on temporise. La marque affirme ne pas constater de faiblesse particulière sur ses moteurs et se retranche derrière la nécessité de respecter les plans d'entretien. Pourtant, la transition discrète vers une chaîne de distribution sur le 1.0 EcoBoost à partir de 2019, ou les nouveaux intervalles d'entretien pour le 2.0 EcoBlue, laissent penser que les ingénieurs ont pris conscience d'un problème. En attendant, de nombreux automobilistes se sentent abandonnés, malgré des entretiens rigoureux et des véhicules encore récents. Une colère qui pourrait bien finir, comme chez Stellantis, par déboucher sur des recours en justice.
Pour les conducteurs touchés, c'est moins la panne que le sentiment d'injustice qui domine. Beaucoup disent ne pas réclamer une prise en charge totale, mais au moins un geste, une reconnaissance. En matière d'image, Ford joue gros. Car dans une époque où les automobilistes surveillent chaque euro dépensé, personne ne veut découvrir que le moteur de sa voiture peut lâcher à 50 000 km… sans avertissement, ni prise en charge.